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Judaïsme Au Maroc

Histoire
La Communauté juive marocaine Vie quotidienne et patrimoine culturel


Le Maroc a toujours compté une forte communauté juive. Si aujourd'hui elle ne compte plus, sur le sol national ; que quelques milliers de personnes à Casablanca et dans les grandes villes, elle reste le noyau d'une dispora de quelques huit cent mille juifs marocains répartis du Canada à Israël et de France au Venezuella, et qui gardent un contact sentimental fort avec un pays dont personne, aiment -ils à rappeler, ne les a chassés, et dont ils sont toujours légalement, citoyens.
La Communauté juive au Maroc, participe pleinement à la vie du pays dans le domaine économique, social, culturel. La vie politique compte quelques éminentes personnalités juives, au pouvoir ( par exemple : André Azoulay, conseiller du Roi ) comme dans l'opposition. Les juifs marocains sont de tradition orthodoxe : généralement pratiquants, dans une tolérance bon-enfant, celle là même qui caractérise la vie marocaine. Les boucheries et restaurants casher ne manquent pas à Casablanca , Rabat, Marrakech, Fès , les synagogues en activité non plus : trente quatre à Casablanca, une ou plusieurs dans chaque grande ville. Chaque communauté a son Comité organisé représenté au sein du Conseil des Communautés. Ecoles, dispensaires, clubs sportifs, de loisirs et de jeunesse sont actifs, particulièrement à Casablanca où l'on peut visiter aussi le Musée du Judaïsme Marocain.
C'est que ce judaïsme a accumulé un patrimoine culturel, architectural et artistique original au cours de son histoire bi-millénaire. C'est tout un volet spécifié de l'histoire marocaine que la Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain s'efforce de conserver , restaurer et présenter au public, dans le cadre de la pluralité culturelle officielle du pays.
De grands noms du judaïsme mondial sont marocains, à commencer par le talmudiste R. Ishaq Al Fassi ( XIéme siècle) et le linguiste Yehuda Ben Qoraish, qui découvrit les règles du comparatisme, mille ans avant l' Europe. Chaque génération a connu ses grands rabbins, juristes, théologiens, poètes, philosophes dans la lignée de Maimonide. Les musiciens juifs marocains ont cultivé la tradition andalouse. Ils ont innové aussi et transposé ce capital artistique dans une riche liturgie synagogale.
Les tombes de beaucoup de ces grands personnages sont l'objet de pèlerinages. On en a dénombré plus de 630; plus d'une trentaine connaissent toujours une activité festive à l'occasion de leur hilloula annuelle qui draine des fidèles venus de fort loin.
Durant des siècles, les juifs ont occupé une place importante dans les villes où ils ont construit des quartiers à eux ( Mellah ) et dans les campagnes et montagnes les plus reculées où ils étaient un élément nécessaire à la vie des tribus, que ce soit dans l'artisanat ou dans le petit commerce de colportage. A l'autre bout de la chaîne, le grand commerce extérieur ou l'artisanat d'art ( orfèvrerie, fil d'or sqalli, frappe des monnaies) restaient largement l'apanage de la population juive. Ce rôle économique explique la large part des juifs dans les cités du Maroc jusqu'à la moitié du XXéme siècle. Le statut de protection ( dhimma) exercé par les sultants contre paiement de la capitation ( jizia) reconnaissait aux juifs la liberté et l'autonomie religieuses, la garantie de la propriété. Certes, il ne faisait pas du juif un égal des membres de la umma musulmane et pouvait laisser la place à certaines vexations. Mais il était bien préférable à l'absence de législation stable qui régissait les communautés en Europe Chrétienne et qui aboutissait souvent à l'expulsion . En 1492 les victimes de l'Inquisition Ibérique trouvèrent refuge au Maroc : ce sont les meghorashim ou sephardim dont certains, à Tetouan ou Tanger, qui conserveront l'usage de l'espagnol médiéval.

Durant la 2 ème guerre mondiale, le Maroc fut à nouveau le refuge de nombreux juifs d'Europe tandis que le Roi Mohammed V s'efforçait de protéger ses sujets juifs des menaces du racisme pétainiste. Quinze en plus tard , en 1956, il leur reconnaissait la pleine citoyenneté.
La structure économique a été profondément bouleversée au cours du XXème siècle, par la colonisation et l'économie moderne . Désormais les juifs n'ont plus de rôle spécifique, certains , victimes du changement , ont été des laissés pour compte de la colonisation, déstabilisés, prêts à émigrer en masse ... Les secousses politiques et guerrières en terre sainte, les bouleversements culturels ont fait le reste. En vingt ans, les quartiers juifs se sont vidés... La communauté en a été réduite, mais elle est toujours vivante et active. La visite des synagogues, des sanctuaires, des mellahs présente un autre visage du Maroc, un autre respect de son patrimoine historique et culturel qui mérite d'être connu.

Lieux de pèlerinage
Il existe un jour dans l ’ année, exactement le 33ème jour du Omer, correspondant au 13 Iyar de chaque année, où il est d ’ usage chez les juifs Marocains d ’ aller s ’ incliner sur les tombes des Saints. Les autorités locales honorent de leur présence ces festivités, de plus, elles assurent le soutien logistique des pèlerins, leur permettant ainsi de se recueillir en toute tranquillité. Tous les pèlerinages importants sont équipés pour un hébergement correct des pèlerins.

Hilloulots
De toutes les superstitions et coutumes, il en est une qui est particulièrement respectée et pratiquée par la majorité des juifs, c ’ est la «Hilloula» ou «Lag Baomer». C ’ est exactement le 33ème jour du Omer, correspondant au 13 Iyar de chaque année, où il est d ’ usage chez les juifs Marocains d ’ aller s ’ incliner sur les tombes des Saints. Chacun des pèlerins conserve l ’ habitude d ’ aller prier sur la tombe du saint de son choix, lequel se trouve parfois très éloigné du lieu de sa résidence.

Musée du Judaïsme marocain ( Casablanca )
Le musée du judaïsme marocain de Casablanca ( 81, rue chasseur Jules Gros, Casablanca-Oasis) est un musée privé d'histoires et d'ethnographie, crée par la communauté juive de Casablanca en 1997 avec le concours de la fondation du Patrimoine culturel judéo-marocain P.C.J.M. Il est équipé aux normes internationales de la sécurité et de conservation qui permettent d ’ héberger les collections nationales et internationales. Le site du Judaïsme Marocain est conçu pour collecter et exposer tout objet de culte, ethnographique ou artistique pouvant évoquer l'histoire, la religion, les traditions ou la vie quotidienne des juifs dans le contexte de la civilisation marocaine.
Le Musée, qui couvre une superficie de 700m², est le premier dans le monde arabe, et se compose de:
- Une grande salle polyvalente, destinée aux expositions d ’ arts plastiques, de photographie, et de sculpture;
- Trois autres salles, qui abritent des vitrines où sont exposés des objets relevant de la judaïca marocaine ( lampes à huile, Sefer Thora, lampes de hanoucca, costumes, contrats de mariage, (ketoubot), robes de Sefer Thora, ..)et des objets ethnographiques de la vie domestique et professionnelle.
- Deux salles, exposent des synagogues complètes de style marocain
- Une bibliothèques, une vidéothèque et une photothèque.
 
posté par ::Kounouz Biladi::
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